ARTS 

 La création littéraire est artistique est longtemps restée l'apanage des hommes. Ce n'est qu'au XIXème siècle que l'autonomie des femmes artistes est peu à peu reconnue. 

 Depuis la fin du XVIIIème siècle, les combats des femmes sont passés par des scènes artistiques et médiatiques. C'est même la complémentarité entre ces modes d'expression qui fait, sans doute, la spécificité de ces luttent qui marquent la culture. Toutes les pratiques sont concernées. 

Des salonnières aux femmes de lettres

 Dans la France du XVIIIème siècle les salonnières sont nombreuses : les femmes acquièrent une existence sociale en se faisant animatrices de salons litteraires ou philosophiques. Certaines, comme Mme de Staël, utilisent même la presse naissante pour faire circuler leurs idées. C'est ensuite par l'écriture théâtrale qu'une des premières figures du féminisle, Olympe de Gouges, accède à une existence sociale. Elle est guillotinée en 1974, après avoir été actrice de la Révolution française et auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Par son parcours, Olympe de Gouges montre déjà la relation entre engagement artistique et médiatisation des combats des femmes. 

Olympe de Gouges

 Au début du XIXème siècle, alors que l'Empire assigne la femme au foyer, ce sont à nouveaux des auteurs qui font entendre leurs voix. Constance Pipelet publie à partir de 1808 le périodique L'Athénée des femmes. Elle médiatise les idées émancipatrices. C'est l'arme de la pétition qu ces femmes combattant pour leurs droits utilisent en 1848. 

Une plus grande visibilité :

 L'oppression est si vive sous le Second Empire que c'est par le roman que les idées féministes continuent à circuler. Ensuite, les femmes utilisent dès ses débuts la liberté de la presse proclamée par la IIIème République. Fondée par Hubertine Auclert en 1881, La Citoyenne fut le premier organe des suffragettes. Le quotidien La Fonde, crée en 1897 par Marguerite Durand, milite pour l'éducation et le travail des femmes. L'autonoie des femmes artistes est reconnue durant la même période. Fondée par la sculptrice Hélène Bertaux, l'Union des femmes peintres et sculpteurs leur permet de créer et d'exposer leurs oeuvres. Fondatrice de La Femme nouvelle, Louise Weiss renouvèle les modes d'action médiatique des femmes : les actions publiques en faveur du droit de vote se pultiplient, et la victoire du Front populaire donne un immense espoir aux femmes. 

Un féminisme de boulversement et de contestation :

 Le détonateur de la deuxième vague du féminisme est sans doute, le livre d'une femme. Le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, parâit en 1949, et montre aux femmes l'immense chemin à parcourir vers leur liberté. L'ouvrage connaît immédiatement le succès, et influence durablement ses plus jeunes lectrices. 

Simone de Beauvoir 

 Dans les années 1970, la subversion du mouvement des femmes est largement artistique et médiatique. Les féministes proclament que leur corps leur appartient, et utilisent le 5 avril 1971 la tribune du Nouvel Observateur pour publier le premier grand manifeste en faveur de la libéralisation de l'interruption volontaire de grossesse. La créativité du mouvement se manifeste ensuite dans la multiplication des revues. La presse féminine elle-même devient un lieu d'expression du féminisme au début des années 1970. En psychanalise, en littérature, en histoire ou en anthropologie, les travaux déstabilisentl'ordre établie et remettent en cause la domination masculine. Pour cette génération de femmes, la création est perçue comme un des signes que la femme ne peut être enfermée dans son rôle familial et domestique. Benoîte Groult devient ainsi féministe par son écriture romanesque, les plasticiennes se retrouvent au sein des collectifs de création. 

 Au milieu des années 1990, c'est à nouveau par la presse grand public que le mouvement en faveur de la parité en politique se fait connaître. La lutte contre le sexisme des représentations médiatiques et publicitaires est aussi devenue une dimension essentielle des combats. Aujourd'hui, la troisième vague du féminisme se fonde sur un militantisme artistique et médiatique : elle est portée par les romans de Virginie Despentes par exemple, et développe dans les nouveaux médias (blog, Tumblr, etc.) ses espaces d'expression. 

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