L'indépendance et l'intelligence de Françoise Giroud demeurent légendaires. A l'âge de 14 ans, peu de temps après la mort de son père, Françoise Giroud a commencé à travailler pour venir financièrement en aide à sa mère. Après un diplôme de dactylo à l'école Remington, elle est employée dans une librairie du boulebard Raspail, à Paris. Amie de Marc Allégret, elle fait ses premiers scripts, elle adopte son nom de plume : Françoise Giroud.
Françoise Giroud
Elle entame sa carrière de journaliste après la Libération, aux cotés d'Hélène Lazareff au journal Elle. Très vite, elle devient une figure incontournable du Paris des journaux grâce au brio et au ton piquant de ses portraits. C'est en 1953 qu'elle fonde L'express avec Jean-Jacques Servan-Schreiber, son amant.
En 1974, Valéry Giscard d'Estaing l'appelle au gouvernement pour moderniser les conditions de vie des femmes. Le MLF est dans la rue, le procès de Bobigny a eu lieu. Elle aborde le secrétariat à la Condition féminine en journaliste. Pendant un an, elle consulte. Elle note en permanence ce qui va devenir les "100 mesures en faveur des femmes".
Lorsqu'elle présente son projet de loi au gouvernement, son discours dure une heure. Vif et prècis, il aborde la vie d'une femme de son enfance à sa vieillesse. La modernité de sa vision frappe encore ceux qui ont la rare chance de relire ce texte quasi introuvable. À l'époque, Jacques Chirac, Premier ministre, goûte peu les opinions de cette femme libre, marquée à gauche. Et une loi prime avant tout : Celle de Simone Veil sur l'IVG. Son travail accompli, Françoise Giroud quitte bientôt le gouvenement. La moitié des Français lui doivent énormément.